1. article "simple"
Le Point de côté chez le sportif
Dernière révision : 03.05.2015
Auteur(s): Dr. Patrick Bacquaert
Catégorie : Médecine du Sport
Le point de côté peut être d’origine mixte avec un dysfonctionnement d’adaptation cardio-respiratoire, provoquant une névralgie et une crampe musculaire.
Tout sportif peut être amené à ressentir une douleur brutale sur le côté, appelée « Point de côté » , surtout lors de la pratique d’un sport de type endurance.
C’est ainsi que les jeunes adolescents pratiquant la course à une vitesse proche de la vitesse maximale aérobie (VMA), se plaignent souvent de ce type de douleur pouvant affoler les parents et quelquefois motiver de façon non justifiée une inaptitude à la pratique du sport et en particulier de l’endurance.
Qu’est-ce que le point de côté ?
Le point de côté est une douleur aigue brutale sans signe précurseur, apparaissant au niveau de la région sous-hépatique (hypocondre droit) à hauteur des fausses côtes. Ce point apparaît au cours de l’effort et entraîne immédiatement une gêne respiratoire. Le sportif doit arrêter l’effort tant la douleur est invalidante.
Attention : un point de côté est toujours sans gravité. Il faut bien entendu le distinguer des douleurs beaucoup plus graves, évocatrices d’urgence médicale, comme l’infarctus du myocarde, ou une rupture d’anévrisme. Les circonstances étiologiques sont toutefois différentes.
Localisation du point de côté
Si plusieurs parties du corps sont concernées, le point de côté le plus classique est donc celui apparaissant sous les fausses côtes à droite ou à gauche. On retrouve par contre des points de côté sous claviculaires droits ou gauches, péri ombilicaux, et au niveau du plexus solaire.
ORIGINE DU POINT DE CÔTÉ
Sujet encore mystérieux, l’on peut évoquer plusieurs causes qui sont :
Comment éviter le point de côté ?
Après avoir eu un point de côté, il est toujours conseillé de consulter son médecin pour mettre en place un éventuel bilan médical qui pourrait être :
Un point de côté est très souvent banal et survient surtout lors de la pratique d’effort d’endurance, mais l’on peut le rencontrer chez tout pratiquant, quel que soit le type de pratique.
Très souvent anodin, il disparaît spontanément par le simple arrêt de l’effort et quelques exercices de relaxation cardio-respiratoires.
En cas de persistance de ce point de côté, il est nécessaire d’appeler les services d’urgence (15 ou 112 par téléphone portable), afin de ne pas méconnaître une urgence vitale.
En tout état de cause, la prévention passe par une bonne connaissance des facteurs de risques ; le point de côté contre-indique très rarement la pratique du sport.
Dernière révision : 03.05.2015
Auteur(s): Dr. Patrick Bacquaert
Catégorie : Médecine du Sport
Le point de côté peut être d’origine mixte avec un dysfonctionnement d’adaptation cardio-respiratoire, provoquant une névralgie et une crampe musculaire.
Tout sportif peut être amené à ressentir une douleur brutale sur le côté, appelée « Point de côté » , surtout lors de la pratique d’un sport de type endurance.
C’est ainsi que les jeunes adolescents pratiquant la course à une vitesse proche de la vitesse maximale aérobie (VMA), se plaignent souvent de ce type de douleur pouvant affoler les parents et quelquefois motiver de façon non justifiée une inaptitude à la pratique du sport et en particulier de l’endurance.
Qu’est-ce que le point de côté ?
Le point de côté est une douleur aigue brutale sans signe précurseur, apparaissant au niveau de la région sous-hépatique (hypocondre droit) à hauteur des fausses côtes. Ce point apparaît au cours de l’effort et entraîne immédiatement une gêne respiratoire. Le sportif doit arrêter l’effort tant la douleur est invalidante.
Attention : un point de côté est toujours sans gravité. Il faut bien entendu le distinguer des douleurs beaucoup plus graves, évocatrices d’urgence médicale, comme l’infarctus du myocarde, ou une rupture d’anévrisme. Les circonstances étiologiques sont toutefois différentes.
Localisation du point de côté
Si plusieurs parties du corps sont concernées, le point de côté le plus classique est donc celui apparaissant sous les fausses côtes à droite ou à gauche. On retrouve par contre des points de côté sous claviculaires droits ou gauches, péri ombilicaux, et au niveau du plexus solaire.
ORIGINE DU POINT DE CÔTÉ
Sujet encore mystérieux, l’on peut évoquer plusieurs causes qui sont :
- Mauvaise adaptation à l’effort : avec augmentation brutale du rythme cardio-respiratoire et perturbation de la régulation des sympathiques.
- Crampe soudaine : au niveau des muscles du diaphragme
- Névralgie intercostale : pouvant être d’origine nerveuse ou rhumatismale avec un blocage de type intervertébral mineur
- Origine digestive : il s’agit d’une distension gazeuse avec la présence peut-être d’une petite hernie hiatale ; la douleur est directement liée à un problème alimentaire ou digestif
- Dysfonctionnement de la vésicule biliaire : il s’agit d’une douleur qui siège sous les fausses côtes à droite, pouvant être le reflet d’un dysfonctionnement hépato-pancréato-vésiculaire
Comment éviter le point de côté ?
- En respectant les règles de la digestion avec un repas pris 3 heures avant l’effort.
- En respectant l’échauffement et l’adaptation cardio-respiratoire.
- En évitant tout effort inhabituel et inadapté à sa condition physique.
- Arrêt de l’effort.
- Comprimer la zone douloureuse avec la main.
- Respirer lentement et profondément.
- Boire par petites gorgées et régulièrement.
- S’allonger ou marcher en faisant quelques étirements et quelques exercices de relaxation.
- douleurs d’origine cardiaque
- infarctus du myocarde
- angine de poitrine
- douleurs d’origine vasculaire
- embolie
- rupture d’anévrisme
- douleurs d’origine pulmonaire
- pneumothorax
- douleurs d’origine digestive
- calculs hépato-vésiculaires
- douleurs d’origine osseuse
- fracture de fatigue spontanée
- etc.
Après avoir eu un point de côté, il est toujours conseillé de consulter son médecin pour mettre en place un éventuel bilan médical qui pourrait être :
- Simple auscultation, palpation, pour rassurer.
- Echographie hépato-vésiculaire.
- Bilan cardiaque et ECG de repos et d’effort.
- Bilan biologique.
- Tout examen qui permettra d’aider le médecin dans la recherche de la cause de ce point de côté.
Un point de côté est très souvent banal et survient surtout lors de la pratique d’effort d’endurance, mais l’on peut le rencontrer chez tout pratiquant, quel que soit le type de pratique.
Très souvent anodin, il disparaît spontanément par le simple arrêt de l’effort et quelques exercices de relaxation cardio-respiratoires.
En cas de persistance de ce point de côté, il est nécessaire d’appeler les services d’urgence (15 ou 112 par téléphone portable), afin de ne pas méconnaître une urgence vitale.
En tout état de cause, la prévention passe par une bonne connaissance des facteurs de risques ; le point de côté contre-indique très rarement la pratique du sport.
2. ARTICLE "PLUS COMPLEXE"
Que sait-on sur le « point de côté» lié à l’effort?
--Désolé pour la mauvaise mise en page (Dr ROSTOKER)--Voir schémas en fin d'article
Drs MATHIEU SAUBADEa, ANTOINE GABIOUDc, CHRISTOS KARATZIOSb, CYRIL BESSONa, GÉRALD GREMIONa, Prs CHARLES BENAIMb, JAMES FELLd et Dr BORIS GOJANOVICa,e
Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 1272-7
La douleur abdominale transitoire liée à l’effort ou « point de côté» est un problème fréquemment rencontré chez les sportifs, qu’ils soient débutants ou confirmés. Cette douleur peut être présente dans différentes zones de l’abdomen, voire même les épaules, le plus souvent bien localisée, décrite comme une crampe ou « coup de couteau» selon la sévérité. L’étiologie est encore débattue, avec de multiples théories possibles. Il s’agit d’un pro- blème bénin mais d’autres pathologies, souvent plus graves, doivent être exclues devant toute présentation atypique. Il existe des me- sures préventives simples à conseiller. Cette douleur disparaît généralement en quelques minutes en ralentissant ou stoppant l’effort et / ou à l’aide de différentes méthodes, sans validation scientifique à ce jour.
What do we know about the exercise-related transient abdominal pain?
Exercise-related transient abdominal pain or « side stitch» is a very common problem among athletes, whatever their level of participa- tion. This pain may be present in different areas of the abdomen, even in the shoulder, usually well localized, and described as cram- ping or stabbing depending on the severity. The etiology is still de- bated, with many possible theories. It is a benign problem but other pathologies, often more severe, must be excluded in case of any atypical presentation. There are simple preventive measures recom- mended. This pain usually disappears within minutes by slowing or stopping the effort and/ or using different methods without scientific validation until now.
IntroductIonLa douleur abdominale transitoire liée à l’effort (DATE), plus communément appelée « point de côté» est une gêne bien connue des sportifs. Il s’agit d’une des plaintes les plus fré- quentes liées au sport, avec un impact sur la performance. Ce sujet a paradoxalement été peu exploré, et reste donc mal compris. Le but de cet article est de préciser l’état actuel des connaissances et d’apporter des conseils sur la prise en charge des DATE.
La prévalence de la DATE est particulièrement élevée dans les activités physiques impliquant un mouvement répété du tronc en extension, comme par exemple la course à pied, la natation ou l’équitation. En questionnant 965 sportifs, Morton et Cal- lister retrouvent que 61 % d’entre eux ont présenté une DATE dans l’année précédente.1 La prévalence pour chaque sport était la suivante: natation: 75 %, course à pied: 69 %, équita- tion: 62 %, fitness: 52 %, basketball: 47 % et cyclisme: 32 %. Une autre étude retrouve la présence d’une DATE chez 27 % des participants d’une course à pied populaire.2 D’autres études ont démontré des prévalences très variables, entre 6 et 68 % selon les cas.1,3-5
dIagnostIccaractéristiques des douleursDes études récentes ont montré que les DATE présentent de multiples caractéristiques communes, indépendamment de l’activité physique exercée et des individus, ce qui parle en fa- veur d’une étiologie unique.1,2,6
La douleur peut être ressentie comme bien localisée (79 %), aiguë (35 %), crampiforme (27 %), en coup de couteau (15 %),
«sourde» (aching) (9%) ou sous forme de tiraillement (pulling)
(6 %).1 L’intensité maximale décrite est en moyenne de 4,7 / 10
± 0,1 sur l’échelle visuelle analogique (EVA).
La localisation la plus fréquente des douleurs se situe au ni- veau du flanc droit (55%) suivi du flanc gauche (37%) (figure 1).7 Environ deux tiers des personnes ressentent la douleur tou- jours au même endroit et la majorité d’entre elles (59 %) la ressentent à n’importe quel moment de l’exercice, tandis que 20 % s’en plaignent au début de l’activité physique.1
Une association entre les DATE et des douleurs de la pointe de l’épaule (DPE) sont souvent décrites.1,8 Environ un quart des personnes souffrant de DATE se sont plaintes en même temps de DPE et environ un tiers des sportifs décrivent au moins un épisode de DPE sans origine traumatique durant l’année écoulée.1 De plus, la DPE est ressentie en moyenne comme plus sévère que la DATE (5,1 / 10 ± 0,2 à l’EVA), représentant un motif de consultation fréquent.
diagnostic différentielIl est important d’effectuer une anamnèse et un examen cli- nique pour exclure les autres causes de douleurs, qui parfois nécessitent une prise en charge urgente. L’anamnèse portera sur la localisation, le type, l’intensité, la durée, le moment
(Adapté des réf.9,33).
ne semble pas y avoir de différence entre les deux sexes.2,6 L’indice de masse corporelle n’a pas montré d’influence sur la prévalence. Un niveau de condition physique élevé n’empêche pas l’occurrence d’une DATE, mais celle-ci serait décrite comme
moins intense dans cette population, par rapport à des spor-
(Adaptée de réf.7).
d’apparition et la fréquence de la douleur; sur les symptômes associés (nausées, diarrhées, etc.); sur le temps entre le der- nier repas et les plaintes; ainsi que sur l’activité sportive (type de sport, durée de pratique, charge d’entraînement, etc.).
L’examen clinique doit inclure un status abdominal, cardio- vasculaire et pulmonaire complet; un examen de la statique rachidienne et un dirigé en fonction d’autres plaintes (épaules, thorax, loges rénales, etc.). Sur le plan gastro-intestinal, il faut exclure une étiologie en lien avec une douleur abdominale aiguë (tableau 1),9 et rechercher les problèmes rencontrés fréquem- ment chez les athlètes d’endurance comme le reflux gastro- œsophagien, les nausées/ vomissements, les diarrhées liées à l’effort3-5,10-13 ou des troubles plus rares comme l’ischémie mé- sentérique liée à l’effort.14-16 Enfin, si l’histoire clinique et la symptomatologie évoquent un problème cardiaque, un bilan cardiaque avec une échographie et un test fonctionnel sont à envisager.
De manière caractéristique, la DATE disparaît généralement en quelques minutes après l’arrêt de l’effort. Toute douleur qui perdure au-delà est suspecte d’une autre étiologie. Les diag- nostics différentiels les plus courants sont repris dans le ta- bleau 1.
Facteurs de rIsquecaractéristiques individuellesDifférents facteurs de risque de DATE ont été identifiés. La prévalence et la sévérité des DATE diminuent avec l’âge6,8 et les personnes plus entraînées.7 Enfin, les personnes présentant une hypercyphose thoracique seraient plus susceptibles de développer une DATE.17
type d’activitésComme mentionné précédemment, le type d’activité physique à une influence sur la DATE.1,8,18 Celle-ci serait plus fréquente lors d’activités physiques impliquant des mouvements répétés du tronc en extension (rotation ou translation verticale). L’in- tensité de l’effort semble aussi avoir une influence (16 % de DATE pour la marche versus 32 % pour la course à pied).2,7
Ingestion d’aliments ou de liquidesLa consommation d’aliments ou de liquides avant une activi- té physique est un facteur de risque modifiable de DATE. Une étude chez 848 participants d’une course populaire à Sydney a montré une association entre le volume de boisson/ nourri- ture ingéré avant la course et la prévalence et la sévérité des DATE.2 La composition du liquide ingéré a aussi son impor- tance. Ainsi, la consommation de liquide hypertonique provo- que significativement plus de DATE par rapport à un large vo- lume d’eau ou de liquide isotonique.7,19 Par ailleurs, la tolérance à l’ingestion de liquide s’améliore avec l’entraînement. Ainsi, les personnes se plaignant de DATE peuvent améliorer leur tolérance aux boissons avec la pratique.7,20,21
ÉtIologIeDe nombreuses théories ont été avancées pour expliquer la DATE. Depuis une quinzaine d’années, plusieurs études ont permis d’en savoir un peu plus sur l’étiologie de ce phénomène, sans pour autant avoir une explication définitive pour le mo- ment. Voici quelques causes possibles.
Ischémie du diaphragmeL’ischémie du diaphragme est proposée comme explication de la DATE depuis 1941.22 Le nerf phrénique, qui innerve prin- cipalement le diaphragme, présente un territoire d’innervation qui peut correspondre aux sites douloureux habituels. Le prin- cipal argument contre cette théorie est que la DATE peut être induite lors d’activités à faible travail respiratoire comme l’équitation ou la moto, où une ischémie du diaphragme serait fortement improbable. De plus, une étude des volumes pulmo- naires via spirométrie en présence de DATE n’a pas démontré d’anomalie respiratoire.23
stress mécanique des ligaments viscérauxHistoriquement, la théorie la plus largement acceptée attribue un rôle central au stress mécanique des nombreux ligaments viscéraux qui supportent les viscères abdominaux, principale- ment le foie et l’estomac, via leur attachement au diaphragme. Cela expliquerait pourquoi la DATE apparaît surtout dans les activités avec un balancement du tronc (principalement verti- calement), indépendamment de la demande respiratoire. Cette théorie étaye l’observation faite par de nombreux sportifs, du soulagement des plaintes lors du changement de position (anté-flexion du tronc ou mise en position assise ou couchée) ou lors du port d’une ceinture autour de l’abdomen, même si l’effet bénéfique n’est pas clairement démontré. Par contre, cette théorie n’explique pas pourquoi la DATE est présente également lors de la natation, en position horizontale, et avec un balancement du tronc nettement diminué. Toutefois, une étude a postulé que la musculature abdominale profonde sta- bilisatrice (surtout le transversus abdominis) pourrait jouer un rôle dans la protection contre la DATE, en diminuant ce stress mécanique. Les personnes avec un muscle transverse plus épais au repos étaient moins fréquemment atteintes. D’autres muscles abdominaux jouent certainement un rôle puisque l’étude rapporte également des scores fonctionnels de stabili- sation abdominale (score de Sahrmann) plus élevés dans le groupe rarement atteint.24
troubles gastro-intestinauxCertains auteurs ont émis l’hypothèse que les douleurs pro- viendraient d’une ischémie ou d’une distension de l’intestin, supportée par le fait que le débit sanguin splanchnique peut diminuer de plus de 80 % lors d’un effort.10 L’origine gastro- intestinale est supportée par son association avec l’état post- prandial. Mais la DATE s’observe également volontiers chez des personnes qui n’ont rien bu ni mangé depuis plusieurs heures.
crampes ou lésions neuromusculaires des muscles abdominauxDeux études épidémiologiques démontrent qu’environ un quart des personnes se plaignant de DATE ressentent des douleurs décrites comme une crampe musculaire.1,2 Cette étiologie pourrait expliquer les différentes localisations abdominales
observées. Cependant, l’élévation de l’activité électromyogra- phique (EMG), qui peut être observée dans les crampes mus- culaires, n’est pas retrouvée au niveau des muscles abdomi- naux, en présence de DATE.25
douleur neurogèneUne étude récente a retrouvé que les individus présentant une cyphose thoracique marquée étaient plus susceptibles de pré- senter une DATE.17 Il est intéressant de noter que la palpation vertébrale de la région de D8 à D12 (d’où émergent les nerfs intercostaux correspondants, innervant la paroi abdominale), a pu reproduire les symptômes de la DATE dans une étude.26
Irritation du péritoine pariétalL’irritation du péritoine pariétal est l’étiologie la plus proba- ble selon les auteurs des principales études sur les DATE.1,7 Il s’agit de la couche externe du péritoine, adhérente à la paroi abdominale et à la face inférieure du diaphragme. Les enfants ont, proportionnellement à leur taille, une plus grande sur- face péritonéale que les adultes,27 ce qui pourrait expliquer une plus grande prévalence de DATE dans cette population. De plus, différents rapports de cas décrivent un lien entre la DATE et une lésion anatomique du péritoine pariétal, dont le traite- ment chirurgical a fait disparaître les symptômes.28-30
L’hypothèse physiopathologique de l’implication du péritoine pariétal dans la DATE serait une friction augmentée entre les péritoines viscéral et pariétal, causée par la distension gastri- que (en postprandial) ou la mobilisation des viscères intra- abdominaux durant l’effort. Une modification de la quantité ou viscosité du liquide séreux intrapéritonéal pourrait égale- ment causer l’augmentation de cette friction, par une diminu- tion de la lubrification locale.1,7 Ce liquide séreux intrapérito- néal dépend du flux sanguin splanchnique, dont le débit dimi- nue avec l’effort.31 Son drainage est assuré par le système lymphatique, facilité par les mouvements du diaphragme.32
PrIse en ChargeIl n’y a pas de recommandations établies. Les nombreuses stratégies pour prévenir et/ ou faire disparaître la DATE (ta- bleau 2) sont parfois fondées sur des preuves scientifiques, parfois très empiriques.
PréventionCertains auteurs recommandent d’éviter de boire/ manger en grande quantité au moins deux heures avant l’effort, voire trois ou quatre heures pour les plus sensibles.2,8,19 Etant donné qu’il est tout de même important de bien s’hydrater avant une ac- tivité sportive, l’idéal est de trouver la fréquence et le volume de boisson qui conviennent en testant différentes quantités lors des entraînements. Durant l’exercice, il est conseillé de boire de petites quantités régulièrement,7,33 en évitant les bois- sons hypertoniques.19,21 Des techniques permettant de limiter les mouvements du torse peuvent être utiles,7,33 soit via une ceinture autour de la taille, soit en renforçant les muscles du tronc et de la ceinture abdominale (notamment le muscle transverse médian).7,8,24,34 L’amélioration de la posture globale
Pour prévenir la DATE
Pour stopper la DATE
du rachis semble efficace, surtout chez les enfants.26,35 Celle de la condition physique globale pourrait également avoir un effet préventif.1,7,8 Enfin, l’échauffement avant l’activité physi- que ne semble pas avoir une influence notable.2
traitementLes méthodes les plus utilisées pour faire disparaître la DATE sont (tableau 2) :
A noter qu’aucune étude n’a testé l’efficacité de ces différentes méthodes, chaque personne doit donc utiliser celle qui lui convient le mieux. Leur point commun est qu’il faut diminuer, voire stopper l’effort pour les réaliser: c’est probablement la stratégie la plus efficace pour faire disparaître la DATE. En général, il suffit de transitoirement diminuer l’intensité de quelques pourcents pour que la douleur commence à diminuer. L’intensité peut être réaugmentée une fois les douleurs disparues.
conclusIon
Beaucoup de sportifs se plaignent de DATE, surtout dans les sports avec un balancement du tronc comme la course à pied, la natation ou l’équitation. Il s’agit d’un problème bénin dont la cause n’est pas clairement élucidée malgré un intérêt de plus en plus important de la communauté scientifique ces dernières années. Peu de sportifs consultent spontanément mais il est important pour le praticien d’éliminer une autre pathologie plus grave. Il n’y a pas de méthode thérapeutique prouvée pour prévenir l’apparition ou stopper les douleurs mais des conseils de base peuvent être donnés, avec une efficacité très individuelle. Une modification des comportements en ce qui concerne l’alimentation avant l’effort, la modulation de l’intensité durant l’effort, le contrôle de la respiration, associés à des exercices de gainage, semblent être les meilleures stratégies.
Conflit d’intérêts: Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.
* Morton dP, callister r. characteristics and etiology of exercise-related transient abdominal pain. Med sci sports exerc 2000; 32:432-8.
Brummer rJ. gastrointestinal profile of symptomatic athletes at rest and during physical exercise. eur J applied Physiol 2004;91:429-34.
function of carbohydrate supplements and mode of exercise. Med sci sports exerc 1993;25:1211-24.
of transversus abdominis activation on exercise-related transient abdominal pain. J sci Med sport 2014;17:261-5.
efficiency in relation to body weight. J Pediatr surg 1966;1:162-9.
pain. JaMa 1983;250:3283.
** à lire absolument
--Désolé pour la mauvaise mise en page (Dr ROSTOKER)--Voir schémas en fin d'article
Drs MATHIEU SAUBADEa, ANTOINE GABIOUDc, CHRISTOS KARATZIOSb, CYRIL BESSONa, GÉRALD GREMIONa, Prs CHARLES BENAIMb, JAMES FELLd et Dr BORIS GOJANOVICa,e
Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 1272-7
La douleur abdominale transitoire liée à l’effort ou « point de côté» est un problème fréquemment rencontré chez les sportifs, qu’ils soient débutants ou confirmés. Cette douleur peut être présente dans différentes zones de l’abdomen, voire même les épaules, le plus souvent bien localisée, décrite comme une crampe ou « coup de couteau» selon la sévérité. L’étiologie est encore débattue, avec de multiples théories possibles. Il s’agit d’un pro- blème bénin mais d’autres pathologies, souvent plus graves, doivent être exclues devant toute présentation atypique. Il existe des me- sures préventives simples à conseiller. Cette douleur disparaît généralement en quelques minutes en ralentissant ou stoppant l’effort et / ou à l’aide de différentes méthodes, sans validation scientifique à ce jour.
What do we know about the exercise-related transient abdominal pain?
Exercise-related transient abdominal pain or « side stitch» is a very common problem among athletes, whatever their level of participa- tion. This pain may be present in different areas of the abdomen, even in the shoulder, usually well localized, and described as cram- ping or stabbing depending on the severity. The etiology is still de- bated, with many possible theories. It is a benign problem but other pathologies, often more severe, must be excluded in case of any atypical presentation. There are simple preventive measures recom- mended. This pain usually disappears within minutes by slowing or stopping the effort and/ or using different methods without scientific validation until now.
IntroductIonLa douleur abdominale transitoire liée à l’effort (DATE), plus communément appelée « point de côté» est une gêne bien connue des sportifs. Il s’agit d’une des plaintes les plus fré- quentes liées au sport, avec un impact sur la performance. Ce sujet a paradoxalement été peu exploré, et reste donc mal compris. Le but de cet article est de préciser l’état actuel des connaissances et d’apporter des conseils sur la prise en charge des DATE.
La prévalence de la DATE est particulièrement élevée dans les activités physiques impliquant un mouvement répété du tronc en extension, comme par exemple la course à pied, la natation ou l’équitation. En questionnant 965 sportifs, Morton et Cal- lister retrouvent que 61 % d’entre eux ont présenté une DATE dans l’année précédente.1 La prévalence pour chaque sport était la suivante: natation: 75 %, course à pied: 69 %, équita- tion: 62 %, fitness: 52 %, basketball: 47 % et cyclisme: 32 %. Une autre étude retrouve la présence d’une DATE chez 27 % des participants d’une course à pied populaire.2 D’autres études ont démontré des prévalences très variables, entre 6 et 68 % selon les cas.1,3-5
dIagnostIccaractéristiques des douleursDes études récentes ont montré que les DATE présentent de multiples caractéristiques communes, indépendamment de l’activité physique exercée et des individus, ce qui parle en fa- veur d’une étiologie unique.1,2,6
La douleur peut être ressentie comme bien localisée (79 %), aiguë (35 %), crampiforme (27 %), en coup de couteau (15 %),
«sourde» (aching) (9%) ou sous forme de tiraillement (pulling)
(6 %).1 L’intensité maximale décrite est en moyenne de 4,7 / 10
± 0,1 sur l’échelle visuelle analogique (EVA).
La localisation la plus fréquente des douleurs se situe au ni- veau du flanc droit (55%) suivi du flanc gauche (37%) (figure 1).7 Environ deux tiers des personnes ressentent la douleur tou- jours au même endroit et la majorité d’entre elles (59 %) la ressentent à n’importe quel moment de l’exercice, tandis que 20 % s’en plaignent au début de l’activité physique.1
Une association entre les DATE et des douleurs de la pointe de l’épaule (DPE) sont souvent décrites.1,8 Environ un quart des personnes souffrant de DATE se sont plaintes en même temps de DPE et environ un tiers des sportifs décrivent au moins un épisode de DPE sans origine traumatique durant l’année écoulée.1 De plus, la DPE est ressentie en moyenne comme plus sévère que la DATE (5,1 / 10 ± 0,2 à l’EVA), représentant un motif de consultation fréquent.
diagnostic différentielIl est important d’effectuer une anamnèse et un examen cli- nique pour exclure les autres causes de douleurs, qui parfois nécessitent une prise en charge urgente. L’anamnèse portera sur la localisation, le type, l’intensité, la durée, le moment
(Adapté des réf.9,33).
ne semble pas y avoir de différence entre les deux sexes.2,6 L’indice de masse corporelle n’a pas montré d’influence sur la prévalence. Un niveau de condition physique élevé n’empêche pas l’occurrence d’une DATE, mais celle-ci serait décrite comme
moins intense dans cette population, par rapport à des spor-
(Adaptée de réf.7).
d’apparition et la fréquence de la douleur; sur les symptômes associés (nausées, diarrhées, etc.); sur le temps entre le der- nier repas et les plaintes; ainsi que sur l’activité sportive (type de sport, durée de pratique, charge d’entraînement, etc.).
L’examen clinique doit inclure un status abdominal, cardio- vasculaire et pulmonaire complet; un examen de la statique rachidienne et un dirigé en fonction d’autres plaintes (épaules, thorax, loges rénales, etc.). Sur le plan gastro-intestinal, il faut exclure une étiologie en lien avec une douleur abdominale aiguë (tableau 1),9 et rechercher les problèmes rencontrés fréquem- ment chez les athlètes d’endurance comme le reflux gastro- œsophagien, les nausées/ vomissements, les diarrhées liées à l’effort3-5,10-13 ou des troubles plus rares comme l’ischémie mé- sentérique liée à l’effort.14-16 Enfin, si l’histoire clinique et la symptomatologie évoquent un problème cardiaque, un bilan cardiaque avec une échographie et un test fonctionnel sont à envisager.
De manière caractéristique, la DATE disparaît généralement en quelques minutes après l’arrêt de l’effort. Toute douleur qui perdure au-delà est suspecte d’une autre étiologie. Les diag- nostics différentiels les plus courants sont repris dans le ta- bleau 1.
Facteurs de rIsquecaractéristiques individuellesDifférents facteurs de risque de DATE ont été identifiés. La prévalence et la sévérité des DATE diminuent avec l’âge6,8 et les personnes plus entraînées.7 Enfin, les personnes présentant une hypercyphose thoracique seraient plus susceptibles de développer une DATE.17
type d’activitésComme mentionné précédemment, le type d’activité physique à une influence sur la DATE.1,8,18 Celle-ci serait plus fréquente lors d’activités physiques impliquant des mouvements répétés du tronc en extension (rotation ou translation verticale). L’in- tensité de l’effort semble aussi avoir une influence (16 % de DATE pour la marche versus 32 % pour la course à pied).2,7
Ingestion d’aliments ou de liquidesLa consommation d’aliments ou de liquides avant une activi- té physique est un facteur de risque modifiable de DATE. Une étude chez 848 participants d’une course populaire à Sydney a montré une association entre le volume de boisson/ nourri- ture ingéré avant la course et la prévalence et la sévérité des DATE.2 La composition du liquide ingéré a aussi son impor- tance. Ainsi, la consommation de liquide hypertonique provo- que significativement plus de DATE par rapport à un large vo- lume d’eau ou de liquide isotonique.7,19 Par ailleurs, la tolérance à l’ingestion de liquide s’améliore avec l’entraînement. Ainsi, les personnes se plaignant de DATE peuvent améliorer leur tolérance aux boissons avec la pratique.7,20,21
ÉtIologIeDe nombreuses théories ont été avancées pour expliquer la DATE. Depuis une quinzaine d’années, plusieurs études ont permis d’en savoir un peu plus sur l’étiologie de ce phénomène, sans pour autant avoir une explication définitive pour le mo- ment. Voici quelques causes possibles.
Ischémie du diaphragmeL’ischémie du diaphragme est proposée comme explication de la DATE depuis 1941.22 Le nerf phrénique, qui innerve prin- cipalement le diaphragme, présente un territoire d’innervation qui peut correspondre aux sites douloureux habituels. Le prin- cipal argument contre cette théorie est que la DATE peut être induite lors d’activités à faible travail respiratoire comme l’équitation ou la moto, où une ischémie du diaphragme serait fortement improbable. De plus, une étude des volumes pulmo- naires via spirométrie en présence de DATE n’a pas démontré d’anomalie respiratoire.23
stress mécanique des ligaments viscérauxHistoriquement, la théorie la plus largement acceptée attribue un rôle central au stress mécanique des nombreux ligaments viscéraux qui supportent les viscères abdominaux, principale- ment le foie et l’estomac, via leur attachement au diaphragme. Cela expliquerait pourquoi la DATE apparaît surtout dans les activités avec un balancement du tronc (principalement verti- calement), indépendamment de la demande respiratoire. Cette théorie étaye l’observation faite par de nombreux sportifs, du soulagement des plaintes lors du changement de position (anté-flexion du tronc ou mise en position assise ou couchée) ou lors du port d’une ceinture autour de l’abdomen, même si l’effet bénéfique n’est pas clairement démontré. Par contre, cette théorie n’explique pas pourquoi la DATE est présente également lors de la natation, en position horizontale, et avec un balancement du tronc nettement diminué. Toutefois, une étude a postulé que la musculature abdominale profonde sta- bilisatrice (surtout le transversus abdominis) pourrait jouer un rôle dans la protection contre la DATE, en diminuant ce stress mécanique. Les personnes avec un muscle transverse plus épais au repos étaient moins fréquemment atteintes. D’autres muscles abdominaux jouent certainement un rôle puisque l’étude rapporte également des scores fonctionnels de stabili- sation abdominale (score de Sahrmann) plus élevés dans le groupe rarement atteint.24
troubles gastro-intestinauxCertains auteurs ont émis l’hypothèse que les douleurs pro- viendraient d’une ischémie ou d’une distension de l’intestin, supportée par le fait que le débit sanguin splanchnique peut diminuer de plus de 80 % lors d’un effort.10 L’origine gastro- intestinale est supportée par son association avec l’état post- prandial. Mais la DATE s’observe également volontiers chez des personnes qui n’ont rien bu ni mangé depuis plusieurs heures.
crampes ou lésions neuromusculaires des muscles abdominauxDeux études épidémiologiques démontrent qu’environ un quart des personnes se plaignant de DATE ressentent des douleurs décrites comme une crampe musculaire.1,2 Cette étiologie pourrait expliquer les différentes localisations abdominales
observées. Cependant, l’élévation de l’activité électromyogra- phique (EMG), qui peut être observée dans les crampes mus- culaires, n’est pas retrouvée au niveau des muscles abdomi- naux, en présence de DATE.25
douleur neurogèneUne étude récente a retrouvé que les individus présentant une cyphose thoracique marquée étaient plus susceptibles de pré- senter une DATE.17 Il est intéressant de noter que la palpation vertébrale de la région de D8 à D12 (d’où émergent les nerfs intercostaux correspondants, innervant la paroi abdominale), a pu reproduire les symptômes de la DATE dans une étude.26
Irritation du péritoine pariétalL’irritation du péritoine pariétal est l’étiologie la plus proba- ble selon les auteurs des principales études sur les DATE.1,7 Il s’agit de la couche externe du péritoine, adhérente à la paroi abdominale et à la face inférieure du diaphragme. Les enfants ont, proportionnellement à leur taille, une plus grande sur- face péritonéale que les adultes,27 ce qui pourrait expliquer une plus grande prévalence de DATE dans cette population. De plus, différents rapports de cas décrivent un lien entre la DATE et une lésion anatomique du péritoine pariétal, dont le traite- ment chirurgical a fait disparaître les symptômes.28-30
L’hypothèse physiopathologique de l’implication du péritoine pariétal dans la DATE serait une friction augmentée entre les péritoines viscéral et pariétal, causée par la distension gastri- que (en postprandial) ou la mobilisation des viscères intra- abdominaux durant l’effort. Une modification de la quantité ou viscosité du liquide séreux intrapéritonéal pourrait égale- ment causer l’augmentation de cette friction, par une diminu- tion de la lubrification locale.1,7 Ce liquide séreux intrapérito- néal dépend du flux sanguin splanchnique, dont le débit dimi- nue avec l’effort.31 Son drainage est assuré par le système lymphatique, facilité par les mouvements du diaphragme.32
PrIse en ChargeIl n’y a pas de recommandations établies. Les nombreuses stratégies pour prévenir et/ ou faire disparaître la DATE (ta- bleau 2) sont parfois fondées sur des preuves scientifiques, parfois très empiriques.
PréventionCertains auteurs recommandent d’éviter de boire/ manger en grande quantité au moins deux heures avant l’effort, voire trois ou quatre heures pour les plus sensibles.2,8,19 Etant donné qu’il est tout de même important de bien s’hydrater avant une ac- tivité sportive, l’idéal est de trouver la fréquence et le volume de boisson qui conviennent en testant différentes quantités lors des entraînements. Durant l’exercice, il est conseillé de boire de petites quantités régulièrement,7,33 en évitant les bois- sons hypertoniques.19,21 Des techniques permettant de limiter les mouvements du torse peuvent être utiles,7,33 soit via une ceinture autour de la taille, soit en renforçant les muscles du tronc et de la ceinture abdominale (notamment le muscle transverse médian).7,8,24,34 L’amélioration de la posture globale
Pour prévenir la DATE
- Eviter de boire ou manger en grande quantité au moins 2 à 4 heures avant l’effort
- Boire de petites quantités d’eau ou boissons isotoniques régulièrement (environ 3 gorgées toutes les 15 minutes par exemple)
- Eviter ou limiter les boissons hypertoniques
- Réaliser des exercices réguliers de renforcement de la musculature abdomi- nale profonde (gainage)
- Entretenir une condition physique satisfaisante
Pour stopper la DATE
- Ralentir la cadence, voire stopper l’effort
- Respirer profondément et calmement
- Expirer avec les lèvres pincées
- Changer le rythme de la respiration durant l’effort
- Appliquer une pression avec la main sur le côté atteint
- Pencher le tronc en avant avec les mains sur les cuisses
- Etirer les muscles abdominaux du côté atteint
- S’allonger sur le dos avec les genoux pliés
du rachis semble efficace, surtout chez les enfants.26,35 Celle de la condition physique globale pourrait également avoir un effet préventif.1,7,8 Enfin, l’échauffement avant l’activité physi- que ne semble pas avoir une influence notable.2
traitementLes méthodes les plus utilisées pour faire disparaître la DATE sont (tableau 2) :
- la respiration profonde (40 %), fréquemment décrite,8 mais une respiration peu profonde avec les poumons déjà rem- plis d’air s’avère également efficace.19
- La pression avec la main sur le côté atteint (31 %) permet- trait de comprimer légèrement les organes sous-jacents et de limiter leurs mouvements induits par la respiration.33
- L’étirement des muscles abdominaux du côté atteint (22%).1
- Se pencher avec le tronc en avant et les mains sur les cuisses (18%): permet de diminuer quelque peu le travail de certains muscles respiratoires.1
A noter qu’aucune étude n’a testé l’efficacité de ces différentes méthodes, chaque personne doit donc utiliser celle qui lui convient le mieux. Leur point commun est qu’il faut diminuer, voire stopper l’effort pour les réaliser: c’est probablement la stratégie la plus efficace pour faire disparaître la DATE. En général, il suffit de transitoirement diminuer l’intensité de quelques pourcents pour que la douleur commence à diminuer. L’intensité peut être réaugmentée une fois les douleurs disparues.
conclusIon
Beaucoup de sportifs se plaignent de DATE, surtout dans les sports avec un balancement du tronc comme la course à pied, la natation ou l’équitation. Il s’agit d’un problème bénin dont la cause n’est pas clairement élucidée malgré un intérêt de plus en plus important de la communauté scientifique ces dernières années. Peu de sportifs consultent spontanément mais il est important pour le praticien d’éliminer une autre pathologie plus grave. Il n’y a pas de méthode thérapeutique prouvée pour prévenir l’apparition ou stopper les douleurs mais des conseils de base peuvent être donnés, avec une efficacité très individuelle. Une modification des comportements en ce qui concerne l’alimentation avant l’effort, la modulation de l’intensité durant l’effort, le contrôle de la respiration, associés à des exercices de gainage, semblent être les meilleures stratégies.
Conflit d’intérêts: Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.
* Morton dP, callister r. characteristics and etiology of exercise-related transient abdominal pain. Med sci sports exerc 2000; 32:432-8.
- Morton dP, richards d, callister r. epidemlology of exercise-related transient abdominal pain at the sydney city to surf community run. J sci Med 2005;8:152-62.
- Keeffe eB, lowe dK, goss Jr, Wayne r. gastrointestinal symptoms of marathon runners. Western J Med 1984;141:481-4.
- riddoch c, trinick t. gastrointestinal disturbances in marathon runners. Br J sports Med 1988;22:71-4.
- Worobetz lJ, gerrard dF. gastrointes- tinal symptoms during exercise in enduro athletes: Prevalence and speculations on the aetiology. n Z Med J 1985;98:644-6.
- Morton dP, callister r. Factors in- fluencing exercise-related transient abdo- minal pain. Med sci sports exerc 2002;34: 745-9.
- ** Morton d, callister r. exercise- related transient abdominal pain (etaP). sports Med 2015;45:23-35.
- sinclair Jd. stitch: the side pain of athletes. n Z Med J 1951;50:607-12.
- de saussure Wo, andereggen e, sarasin
- ter steege rW, Kolkman JJ. review article: the pathophysiology and manage- ment of gastrointestinal symptoms during physical exercise, and the role of splanch- nic blood flow. aliment Pharmacol ther 2012;35:516-28.
- ter steege rW, Van der Palen J, Kolkman JJ. Prevalence of gastrointestinal com- plaints in runners competing in a long- distance run: an internet-based observa- tional study in 1281 subjects. scand J gastroenterol 2008;43:1477-82.
- van nieuwenhoven Ma, Brouns F,
Brummer rJ. gastrointestinal profile of symptomatic athletes at rest and during physical exercise. eur J applied Physiol 2004;91:429-34.
- gremion g.troubles gastro-intestinaux et activités sportives. rev Med suisse 2011; 7:1525-8.
- lucas W, schroy Pc. reversible ische- mic colitis in a high endurance athlete. am J gastroenterol 1998;93:2231-4.
- Beaumont ac, teare JP. subtotal co- lectomy following marathon running in a female patient. J r soc Med 1991;84:439-40. 16 Kam lW, Pease We, thompson Pd. exercise-related mesenteric infarction. am J gastroenterol 1994;89:1899-900.
- Morton dP, callister r. Influence of posture and body type on the experience of exercise-related transient abdominal pain. J sci Med sport 2010;13:485-8.
- Peters HP, van schelven FW, Verstappen Pa, et al. gastrointestinal problems as a
function of carbohydrate supplements and mode of exercise. Med sci sports exerc 1993;25:1211-24.
- Plunkett Bt, Hopkins Wg. Investigation of the side pain « stitch» induced by run- ning after fluid ingestion. Med sci sports exerc 1999;31:1169-75.
- Murray r. training the gut for compe- tition. curr sports Med rep 2006;5:161-4. 21 Morton dP, aragon-Vargas lF, callister
- rB c. causes of the so-called side ache in normal persons. arch Intern Med 1941; 68:94-101.
- Morton dP, callister r. spirometry measurements during an episode of exer- cise-related transient abdominal pain. Int J sports Physiol Perform 2006;1:336-46. 24 * Mole Jl, Bird Ml, Fell JW. the effect
of transversus abdominis activation on exercise-related transient abdominal pain. J sci Med sport 2014;17:261-5.
- Morton dP, callister r. eMg activity is not elevated during exercise-related tran- sient abdominal pain. J sci Med sport 2008;11:569-74.
- Morton dP, aune t. runner’s stitch and the thoracic spine. Br J sports Med 2004;38:240.
- esperanca M cd. Peritoneal dialysis
efficiency in relation to body weight. J Pediatr surg 1966;1:162-9.
- dimeo Fc, Peters J, guderian H. abdo- minal pain in long distance runners: case report and analysis of the literature. Br J sports Med 2004;38:e24.
- lauder td, Moses FM. recurrent ab- dominal pain from abdominal adhesions in an endurance triathlete. Med sci sports exerc 1995;27:623-5.
- leslie Br. exercise-induced abdominal
pain. JaMa 1983;250:3283.
- Moses FM. the effect of exercise on the gastrointestinal tract. sports Med 1990;9:159-72.
- abu-Hijleh MF, Habbal oa, Moqattash st. the role of the diaphragm in lympha- tic absorption from the peritoneal cavity. J anatomy 1995;186:453-67.
- eichner er. stitch in the side: causes, workup, and solutions. curr sports Med rep 2006;5:289-92.
- spitznagle tM, sahrmann s. diagnosis and treatment of 2 adolescent female athletes with transient abdominal pain during running. J rehabil 2011;20:228-49. 35 Muir B. exercise related transient ab- dominal pain: a case report and review of the literature. J can chiropract assoc 2009;53:251-60.
** à lire absolument